Habitants et territoires
L’humain interagit en permanence avec l’environnement qui l’entoure. La géographie du lieu habité influence nos façons de vivre, nos coutumes et habitudes;
Elles deviennent rythmes, chants et territoires; marquent également nos corps.
Aussi, tout en s’adaptant, nous aménageons, modifions les lieux en fonction de nos besoins, possibilités et de nos désirs.
La relation que nous entretenons avec ces territoires est un tissage complexe dont je n’ai pas la prétention de la limiter aux cadres de ces images.
C’est une proposition de balade visuelle entre des paysages/ territoires et des habitants ; une tentative d’expression de ce que je ressens lors de mes déplacements quand je rencontre mon prochain.e.
Technique : fusion de deux clichés réalisés (portrait + lieu).
Solène Borja – @sococophoto
Projet personnel sur le thème du territoire et de l’individu. Expositions réalisées en Argentine et en France :
• Bistrot La Timonerie. Rennes, 2024.
• Association Sobarjo. Vitry-sur-Seine, 2022.
• Centre Culturel. Concepcion del Uruguay, 2016.
• Semaine Française. Buenos Aires, 2014.
• Festival EntreVerArte. Paraná, 2015.
Entre ciment et océan. Sud-Est, Brésil, 2007. Il fait chaud. L’humidité est importante et le bitume renvoie de l’air chaud et étouffant. C’est l’été et on espère que toutes les routes mènent à l’eau fraiche. De grands axes routiers, un pont ; puis une vaste plage ou des surfeurs viennent chercher la vague, les marcheurs contemplent l’océan. Extase face à l’étendue d’eau.
Le gardien. Entre Rios, Argentine, 2012. Dans un village au bord d’un fleuve, je me suis liée d’amitié avec le gardien d’une ancienne fabrique de conserves de viande, à destination de l’Europe. La Liebig’s Extract of Meat & Company avait été fondée par les Anglais au début du 20e siècle et se trouve à l’arrêt depuis 1970. Dans les années 2000, cet homme y vivait avec ses chiens, lui qui avait travaillé dans cette unité de production jusqu’à la fermeture de celle-ci. Ainsi je passai lui rendre visite de temps à autre, et je l’accompagnai parcourir cette structure géante à l’abandon, au bord du fleuve. Le rituel voulait que nous rentrions boire le maté où il logeait, à l’entrée de l’usine.
Sans voix. Nord-Est, Etats-Unis, 2009. Entre des avenues nimbées de magasins, dans l’ivresse des activités, se détachent des quartiers ou le temps change. On y joue au basket, on y crie, même muet, on s’assoit sur un banc avec une boisson gazeuse. Des bruits de gyrophares accompagnent le décor sonore.
Les trois amies. Nord-Est, Argentine, 2006. C’est un village au milieu des champs de thé et de maté, construit sur une terre rouge, ferreuse. C’est une ancienne « colonie allemande » ou la diversité s’est invitée. On y rencontrait Yvonne Pierron, une bonne sœur française missionnaire et octogénaire, immigrée dans ces contrées depuis plusieurs décennies. Elle était survivante de la dernière dictature alors que deux de ses collègues avaient disparu durant ce régime autoritaire et répressif. Depuis, c’est la deuxième génération d’enfants et de jeunes qui est scolarisé et diplômé grâce à sœur Yvonne et son projet d’école. Trois jeunes filles scolarisées se baladent dans la rue en terre battue et pausent devant la cabane rudimentaire d’un habitant du village.
Mère et fille. Nord-Ouest, Argentine, 2006. Les cactus apparaissent comme des silhouettes d’êtres, au loin dans l’immensité d’un paysage casi lunaire par endroits. On se trouve dans la cordillère des Andes, sous le soleil d’été, en altitude. Une mère et sa fille rentrent de courses, dans la rue d’un village en période de fête religieuse.
Billy et la forêt. Nord-Est, Argentine, 2013. Dans un climat subtropical, au milieu de la forêt sur un petit mont qui surplombe le fleuve, vit Billy. Il habite une maison vétuste avec son fils en situation de handicap moteur. Il est âgé mais se souvient par cœur de poèmes, c’est un érudit et amateur d’histoire. La vie y est simple et rude.